1995, 2025, Régis Marcon et Paul Marcon, père puis fils ?

23-27 JANVIER 2025 : SIRHA ET BOCUSE D’OR

1995 – 2025, Régis et Paul Marcon, père puis fils ?

Neuf mois après la victoire de son mari au Bocuse d’Or 1995, Michèle met au monde un fils, baptisé Paul en clin d’œil à « Monsieur Bocuse ». Et c’est lui qui, trente ans après son père, représentera la France dans ce prestigieux concours dont Régis se souvient bien…

Régis Marcon nous raconte son aventure.
« Qu’est ce qui m’a poussé à m’inscrire à des concours culinaires ? Je ne sais pas vraiment, en fait. Peut-être la frustration d’avoir arrêté ma carrière sportive ou le souhait de mieux me connaître en me frottant aux autres… En réalité, j’ai toujours aimé les challenges.

« Des concours, il y en a de multiples : Le premier à l’École Hôtelière de Grenoble en 1973, où je gagne la sélection du championnat de France du dessert et une finale à Poligny. J’ai eu la chance d’y côtoyer Monsieur André Jeunet, quel personnage !
Ensuite ce sont quelques concours locaux : Trophée des Sources à Vichy, Trophée des Côtes du Rhône…

« En 1988, je vise plus haut avec le Taittinger où je suis recalé ; je retente en 1989 et c’est le succès, avec en récompense cette belle coupe qui m’a été remise par Annie Cordy et un voyage inoubliable aux États-Unis.

Entre temps, je me présente au Meilleur Ouvrier de France et passe les sélections avec succès en 1986, 1991 et 1994. Mais à chaque fois, je suis recalé en finale. En 1992 : je gagne le prix Brillat-Savarin, concours jugé sur mon projet d’hôtel sur le thème « Art, cuisine, nature ». Cela me permet de réaliser déjà un premier investissement pour le Clos des Cimes : douze chambres et un atelier pour les cours de cuisine et de dessin.

« En 1994, les Lyonnais font appel à moi pour représenter la France au Bocuse d’or. Tout d’abord étonné, j’accepte vite cette perche qui m’est tendue. Grâce à M. Paul Bocuse et ses disciples, je me lance dans la grande arène et là, je travaille, poussé par ma famille et mon village.

« Le jour J, mon nom, Régis Marcon – Saint-Bonnet- le-Froid, est affiché en haut de mon box de travail, à côté d’autres villes comme Tokyo, Munich, Stockholm, Milan, Madrid, Johannesburg, New York, Londres. Je me sens tout petit, mais je suis prêt, surtout que j’ai décidé que ce serait mon dernier concours. Je souhaite surtout être satisfait de mon travail, pas comme à certains concours où j’ai essuyé un échec dont je n’étais pas fier.

« Je reste concentré tout au long de l’épreuve et je donne tout pour ma mère, ma famille, mon village, mes amis. Pour raconter une histoire avec mes plats, ils s’appelleront pour la viande « Margaridou » en référence à une cuisinière auvergnate dont la qualité était la générosité et pour le poisson « Frère Gibelin » en référence à ce frère qui a donné sa vie au service des jeunes en formation dans notre métier.

« Le reste vous devinez : le soir du 27 janvier 1995, Paul Bocuse annonce : « Bocuse d’or : France ! » et j’éclate en sanglots – que du bonheur. Je sais qu’il s’est bu alors une bouteille de champagne par habitant de Saint-Bonnet et que neuf mois plus tard naissait un garçon qu’avec Michèle nous allions appeler… Paul.

AU TOUR DE PAUL MARCON …

Un père, deux fils : Paul, Régis et Jacques
© Laurence Barruel

C’est un peu naturel dans une telle famille : Paul est tombé dans la marmite quand il était petit et il a toujours voulu devenir cuisinier. Très jeune il se lance dans les concours et, à 16 ans, termine deuxième en finale nationale du Worldskills France.

Il travaille dans plusieurs restaurants à Lyon avant de passer deux ans en Suède au sein du restaurant AIRA (deux étoiles) de Tommy Myllymäki à Stockholm.

Il découvre alors la cuisine scandinave et son identité culinaire avant de rejoindre la maison familiale de Saint-Bonnet-le-Froid. Après la Grande Finale de la sélection française, il participe à la sélection européenne en mars 2024 en Norvège où il termine cinquième.

Et à Lyon ? Paul Marcon sera en lice le 27 janvier soit trente ans jour pour jour après son père Régis Marcon. A suivre…

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