BOCUSE D’OR, les lauréats depuis 1987.
Première édition à Lyon en 1987 dans le cadre du SIRHA (Salon International de la Restauration, de l’Hôtellerie et de l’Alimentation) qui se tient tous les deux ans à la fin du mois de janvier.
L’originalité du concours est qu’il est le premier –et le seul, à se dérouler devant le public du Salon.
« On va construire une rangée de boxes de cuisine, on va faire travailler des jeunes chefs du monde entier et un jury composé de stars de la gastronomie mondiale dégustera et notera, le tout devant un public installé dans les tribunes » dit Paul Bocuse.
1987 : Jacky FREON (France), 2. Michel Addons (Belgique), 3. Hans Hass (Allemagne).
Premier vainqueur de l’histoire, Jacky Fréon est alors chef de cuisine au « Paris », le restaurant de l’hôtel Lutetia à Paris (une étoile au Michelin). Le concours se déroule en deux temps : éliminatoires le premier jour et finale le second.
1989 : Léa LINSTER (Luxembourg), 2. Pierre Paulus (Belgique), 3. William Wai (Singapour).
Léa Linster est chez elle à Frisange (12 km de Luxembourg et 20 km de Thionville) où le guide Michelin a étoilé le restaurant qui porte son nom. C’est la première (et toujours la seule vingt ans plus tard) femme à remporter ce prestigieux concours.
La France n’est pas représentée : le règlement prévoit que le pays victorieux ne peut être candidat lors de l’édition suivante.
1991 : Michel ROTH (France), 2. Lars Erik Underthun (Norvège), 3. Gert Jan Raven (Pays-Bas).
Retour gagnant pour la France. En place à l’Espadon (deux étoiles au Michelin), le restaurant du Ritz à Paris où Guy Legay dirige les cuisines, Michel Roth deviendra la même année Meilleur Ouvrier de France. Il est le seul cuisinier en France à cumuler ces deux distinctions et la victoire au Prix Culinaire International Taittinger (1985).
1993: Bent STIANSEN (Norvège), 2. Jens Peter Kolbeck (Danemark), 3. Guy van Cauteren (Belgique).
L’année précédente, en prenant la deuxième place, la Norvège a précisé ses ambitions concrétisées par la première victoire d’un chef nordique, le jovial Bent Stiansen.
1995 : Régis MARCON (France), 2. Melker Andersson (Suède), 3. Patrick Jaros (Allemagne)
Un provincial qui a repris le modeste « restaurant, hôtel, vente d’essence » étoilé de ses parents devient le lauréat du plus prestigieux concours culinaire du monde. Dix ans plus tard, après un passage par la case deux étoiles (1997) il obtiendra la troisième étoile au guide Michelin.
1997 : Mathias DAHLGREN (Suède), 2. Roland Debouyst (Belgique), 3. Odd Ivar Solvold (Norvège)
Alors que la Belgique obtient son quatrième podium en six éditions, l’emprise des cuisines nordiques s’amplifie avec le succès d’un Suédois et la présence d’un Norvégien sur la troisième marche du podium.
1999: Terje NESS (Norvège), 2. Yannick ALLENO (France), 3. Freddy Debecker (Belgique)
A nouveau une victoire pour la Norvège aux dépens d’une jeune chef français en devenir (il obtiendra sa troisième étoile au Meurice en 2007) que la visite de Paul Bocuse en 1987 dans les cuisines du Lutetia pour récompenser Jacky Fréon, avait fait rêver. Il était alors simple commis…
2001 : François ADAMSKI (France), 2. Henrik Norstöm (Suède), 3. Hakon Mar Örvarsson (Islande).
Tout jeune, le chef s’impose et signe le retour de la France au sommet. Six ans plus tard, il obtiendra le titre de Meilleur Ouvrier de France : le seul désormais avec Michel Roth vainqueur en 1991 à pouvoir revendiquer ces deux « trophées ».
2003 : Charles TJESSEM (Norvège), 2. Franck PUTELAT (France), 3. Claus Weitbrecht (Allemagne)
Le règlement a été modifié permettant au pays victorieux lors de la précédente édition de participer à nouveau. Franck Putelat en place à « La Barbacane » à l’hôtel de la Cité de Carcassonne, est devancé d’un petit point par un chef norvégien qui signe la troisième victoire de son pays, à une unité de la France qui reste à quatre succès.
2005 : Serge VIEIRA (France), 2. Tom Viktor Gausdal (Norvège), 3. Rasmus Kofoed (Danemark).
Revanche de 2003 pour la France face à la Norvège par le même écart de point. Préparé par Régis Marcon dont il est « second de cuisine » à St Bonnet-le-Froid, petit village de Haute Loire, un Français s’impose à nouveau… par la même marge d’avance sur le deuxième que lors de la précédente édition.
2007 : Fabrice DESVIGNES (France), 2. Rasmus Kofoed (Danemark), 3. Franck Giovannini (Suisse).
Chef de cuisine au Sénat, petit-fils et fils de cuisinières qui ont été gratifiées de deux étoiles au guide Michelin, le jeune Français s’impose. Quelques années après sa victoire il intègrera l’École Ferrandi., puis plus tard, sera nommé Chef au Palais de l’Elysée.
2009 : Geir SKEIE (Norvège), 2. Jonas Lundgren (Suède), 3. Philippe MILLE (France)
« Second » de Yannick Alleno au Meurice, le Français ne peut terminer mieux qu’à la troisième place. Le vainqueur, qui s’était imposé quelques mois plus tôt dans son pays à Stavanger lors du Bocuse d’Or Europe, confirme la puissance norvégienne en matière culinaire : c’est le quatrième succès de ce pays depuis la victoire de Stiansen en 1993.
Depuis cette date, France et Norvège ont fait jeu égal…
2011 : Rasmus KOFOED (Danemark), 2.Tommy Myllmäki (Suède), 3.Gunnar Hvarnes (Norvège)
Cas unique dans l’histoire du Bocuse d’Or : le vainqueur avait déjà goûté aux joies du podium. Troisième en 2005, il était deuxième en 2007 pour l’emporter quatre ans plus tard. Sur un podium trusté par les pays nordiques. Autre fait inédit : la France n’accède pas au podium et Jérôme JAEGLE n’est que quatrième.
2013 : Tibaut RUGGIERI (France), 2. Jeppe Foldager (Danemark), 3. Noriyuki Hamada (Japon).
La France retrouve la victoire grâce à un chef du Groupe Lenôtre parfaitement épaulé par Julie Lhumeau qui appartient au même groupe. Pour la première fois le Japon accède au podium.
2015 : Orjan JOHANESSEN (Norvège), 2. PhilipTessier (Etats-Unis), 3. Tommy Myllykami (Suède)
Les pays nordiques frappent fort une nouvelle fois avec la victoire de la Norvège et la troisième place de la Suède. Historique : pour la première fois le candidat des Etats-Unis monte sur le podium que ne « fréquente » pas Nicolas DAVOUZE qui représentait la France et qui termine à la neuvième place !
2017 : Mathew PETER (Etats-Unis), 2. Christopher William (Norvège), 3. Viktor Andresson (Islande)
Encore une première pour les Etats-Unis avec le succès du sous-chef du restaurant Per Se triplement étoilé à New-York !
Pour la France, Laurent LEMAL prend la cinquième place et remporte le premier prix végétal tandis que Benjamin VAKANAS est primé comme meilleur commis.
2019 : Kenneth TOFT-HENSEN (Danemark), 2. Sebastian Goibrand (Suède), 3. Christian André Pettersen (Norvège).
Le vainqueur exerce ses talents au Svinklov Badehotel à Silkeborg (Jutland Central). Aucun français ne termine sur le podium.
2021 : Davy TISSOT (France), 2. Ronni Vexoe Mortensen (Danemark), 3. Christian André Pettersen (Norvège).
La finale du concours se déroule le 27 septembre avec la victoire pour la France qui n’avait pas connu le podium depuis 2013. A, près avoir travaillé à la « Villa Florentine » restaurant étoilé lyonnais, Davy Tissot intègre l’Institut Paul Bocuse à Ecully où il dirige le restaurant « Les Saisons » où il obtiendra une étoile. Pour la première fois depuis sa création, le Président de la République assiste au concours et Emmanuel Macron a félicité chaleureusement le vainqueur.
2023 : Brian Mark HENSEN (Danemark), 2. Filp August Bendi (Norvège), 3. Bence Dalnoki (Hongrie).
Le vainqueur est en poste au restaurant Sollered Kro à Vojens au Danemark. Seule femme en lice, la Française Naïs Pirollet prend la cinquième place.
2025 : Paul MARCON (France), 2. Sebastian Holberg Svendsgaard (Danemark),
3. Gustav Leonhardt (Suède)
L’exploit ! Trente ans après son père Régis vainqueur en 1995, le Français parfaitement épaulé par Camille PIGOT éluer meilleur commis de cuisine, s’est imposé.
Le Danemark recule d’une place après s’être imposé en 2023. La Suède retrouve le podium après deux échecs en 2023 et 2021.
Au bilan des Bocuse d’Or, la France est en tête avec 9 victoires sur 20 éditions devant la Norvège (5), le Danemark (3), le Luxembourg, la Suède et les Etats-Unis (1). Et Léa LINSTER est toujours la seule femme victorieuse de ce prestigieux concours.
@ Jean-François Mesplède.